Les Açores mai-juin-juillet 2023

 Préambule                                        

Notre croisière de printemps 2023 Pogo ressemblait fort pour la plupart d’entre nous à un challenge : faire une demi-transat nous paraissait pour le moins téméraire… Les heureux propriétaires de ces quatre beaux Pogo n’étant plus forcément des perdreaux de l’année, nous avons donc pris nos dispositions très en amont en envisageant, dès le début d’année, des formations spécifiques pour le grand large. Grâce à des réunions préparatoires, nous avons planifié rigoureusement un maximum de choses à valider pour espérer une navigation sereine. Un Trajet direct d’environ 1240 milles depuis Groix (concrètement 1370 milles parcourus à l’aller) avec un prévisionnel de huit à douze jours impliquant une gestion des inévitables anticyclones dont les Açores ont le secret, nous a poussé à travailler beaucoup plus nos connaissances en routage et meilleure utilisation de nos logiciels de navigation. Plusieurs d’entre nous avions en fait  deux logiciels différents pour ne pas avoir nos œufs dans le même panier. De même, nous nous sommes largement inspirés de la littérature pour modifier nos emménagements (par ex. recul du mouillage principal dans un sac étanche, matossage, recul des poids) et regroupement des éléments de survie (matos de survie et combinaison étanche TPS Cotten) et de pharmacie.  

Plusieurs problématiques nouvelles pour nous  furent abordées : autonomie en énergie, en carburant, en eau, communications satellitaires,  suivi journalier par le Cross Gris nez après avoir rempli en ligne un dossier très complet, minimiser au maximum  les interactions avec les orques qui sévissent dramatiquement depuis plus d’un an en Espagne et au Portugal, diminuer au maximum  les contacts avec les cargos et autres porte-containers grâce à d’autres moyens que l’AIS pour se prémunir d’abordages avec des pêcheurs dans le golfe de Gascogne qui ont la fâcheuse habitude de couper celui-ci  pour d’excellentes mauvaises raisons… Chacun de ces points fut abordé et l’apport de chacun des participants fut primordial.  

 

Les participants :   

  • Bruno B. BOOMERANG 2 Pogo 36 de Saint Malo,  
  • Patrick A. L’AVENTURE Pogo 10,50 de La Trinité,  
  • Henri M. LÉTHÉ Pogo 30 de La Trinité,  
  • Xavier P. X-RAY Pogo 30 de Kernevel Lorient. 

 

Notre principe habituel depuis quatre ans : regroupement de Pogo qui n’est en rien une régate, un rallye et encore moins une croisière avec des GO ! A chaque île nous avons essayé de nous regrouper dans une ambiance festive, voire très festive, pour un debrief de la navigation et l’analyse météo des jours à venir pour définir les objectifs. Chacun pouvait partir à la date de son choix et de son port d’attache avec comme objectif premier de rallier l‘île la plus à l’Est à savoir la petite île de Santa Maria. Il s’avérera que ce fut un excellent choix.  

 

La descente vers Santa Maria  

 Un excellent ami breton, tour-du-mondiste en cinq ans en solo sur un Garcia 43 au départ de Sein, plein de sagesse et d’expériences accumulées m’avait donné deux ou trois tuyaux : en solo toujours prendre un ris la nuit, ne jamais dépasser la capote du roof sans une longe double accroche et faire en sorte de couper la route des cargos perpendiculairement puis de s’éloigner ensuite d’une vingtaine de milles avant de reprendre sa route. Du coup, à l’extérieur de leur route probable cela devient beaucoup plus sécuritaire.  

Ce dernier point m’avait paru fort judicieux. Partant de Lorient il me fallait donc couper le plus tôt possible la ligne allant du rail d’Ouessant au rail de la pointe espagnole. Il y a quelques années ces tankers tournaient à 23 nœuds. La crise pétrolière est passée par là et désormais leur vitesse moyenne est plus près de 17 nœuds. Trois jours avant mon départ programmé, je fis cette expérience pour connaître à peu près le temps à mettre pour couper leur route et ainsi calculer pour y arriver plutôt  de jour. Ce petit run fut très instructif en montant plein Ouest. Ce qui par contre me sidéra, ce fut d’appréhender où se situait exactement  le plein ouest par rapport à Groix….. Non, ce n’est pas franchement faire route vers Belle-Ile mais bien vers la Jument, cardinale Sud des Glénan ! C’est mieux quand on vérifie sur la carto. La vision de la météo le soir à la télé donne une image qui peut surprendre un néophyte.  

Parti le premier des Pogo de Lorient le 12 mai vers 10h pour atteindre ce point de croisement, les conditions pour me retrouver très au large dans l’ouest de Penmarc’h seront en fait fort différentes de l’essai : NNW avec 16 à 28 n de vent. Vent dans le pif… Passé Pen Men, je prendrai donc la décision d’abattre, direction Les Poulains, pointe de Belle-Ile. Ce qui impliquera bien sûr de couper beaucoup plus sud la fameuse route ; mais il faut savoir s’adapter. A 21h, 1 ris trinquette puis 2 ris trinquette. A 2h du mat obligé de freiner, ferler la trinquette et abattre : je suis trop près d’un cargo. Vers onze heures le matin je coupe enfin la route des cargos avec 18n de vent et continue ainsi deux heures sur la même route avant d’abattre. Première bonne journée bien venteuse avec 183 milles parcourus. Le routage désormais me fait descendre vers le Sud en passant à plus de cent milles au large de la pointe espagnole. A nous les Acores !  

Le deuxième et troisième jour seront moins simples avec un vent beaucoup moins soutenu et irrégulier tombant parfois à moins de cinq nœuds mais heureusement toujours de NW. Il a fallu rester sur ses gardes : la troisième nuit un cargo coupera ma route à 45 degrés. Heureusement, j’avais acheté en début d’année un Mer-Veille. Neuf mais de conception ancienne, très peu cher, ayant l’immense avantage d’être complémentaire de l’AIS. En effet il détecte, lui, les radars. Très intéressant car les chalutiers espagnols le laissent activé contrairement à leur AIS. Nickel !  

A partir du 4eme jour mer forte et agitée, vent de 22 à 35 n. Des essais sous gennaker à plus de 10 n sur le fond avec les nouveaux réglages forts NKE conseillés par notre formateur Benoît H.  Essais vite arrêtés pour cause de départs au lof. Normal. Deuxième petit dej debout… Une pointe à 11,7 n sous génois un ris. 22 à 29 n. Cela décoiffe. L’hydrogénérateur a même du mal à étaler tellement le pilote est mis à contribution. Il a la danse de Saint Guy. La nuit deux ris-trinquette : moins rapide mais plus calme. 640 milles en quatre jours. La moyenne remonte. A 11h30 j’empanne vers les Açores. Je suis assez bas sur la côte du Portugal. Toujours deux ris trinquette. Bruno, Anne et leur équipier partis de Morgat avec leur 36 sont à 259 milles devant moi sur la même route. Le vent oscille de 24 à 34 nœuds.

 


5
ème jour et 6ème jour, troisième jour sous trinquette… 820 milles en cinq jours. A 292 milles d’Aveiro au Portugal et à 514 de l’arrivée. C’est toujours sportif avec une bouffée à 32 n. Les gribs indiquent 20 nœuds seulement ! Encore une grosse journée à 181 milles.  

7ème jour. Repris mes gribs pour la 3ème fois grâce à l’iridium GO. Génial. Le vent reste toujours NE mais devient plus maniable de 21 à 24 n. J’apprendrais en arrivant qu’en Bretagne le vent d’E dure aussi longtemps que par ici. Le jour se lève tard. Cinquième jour sous trinquette. A 14h renvoi du gennaker avec un peu de courage. Un nœud de courant dans le pif. Croisé un voilier en direction du Maroc à 2,7 n : il n’est pas rendu ! J’ai gardé le gennaker toute  la nuit. Entre 7 et 11,4 n dans les descentes. Est-ce bien raisonnable ? un vrai gamin.  

A 9h50 soit 7h50 heures locales par le travers du phare de Gonvalo Vello. Bienvenue au Portugal et ses Açores. 1369 milles en 7 jours et 23 heures. Yes ! We cam aussi ….  

Mes amis de Boomerang 2 Anne, Bruno et Hervé m’accueillent avec énormément de gentillesse dans ce minuscule port de Vila do Porto sur l’île de Santa Maria. Ils ont fait exploser les compteurs avec leur bête de course en mettant six jours et huit heures. Heureusement qu’il n’y a pas encore de radars sur l’eau ! 

 

Cinq semaines pour visiter les Açores  

Santa Maria   

Mon coup de cœur perso. Nos renseignements nous avaient prévenus que la marina était toute petite et bondée. Tout faux. Plusieurs places de libre, maître de port très sympa, plusieurs maisons aux volets fermés. Nous aurons vite l’explication : cette île est bien sûr portugaise et bon nombre d’habitations sont en fait des résidences secondaires qui ne sont occupées qu’aux mois d’été. Mi-mai nous serons donc les rois du pétrole ! Cette superbe île que nous nous empresserons de visiter en louant à quatre une voiture à un coût modique nous enchantera. La côte Est est tout simplement magnifique. Le temps nous surprendra. Si vous pensez venir avec votre paréo et sortir la crème solaire, vous risquez une légère déception. Comment dire ? il fait très doux mais en tant que bretons pur beurre, nous trouvons que c’est plutôt tonique : du vent, des ondées régulières, du soleil. Comme l’année précédente nous partirons chaque jour en excursion en voiture pour pouvoir ensuite crapahuter une grande partie de la journée avec un arrêt indispensable pour déjeuner. Auberge espagnole revigorante. Le nombre d’arrêts proposés dans des endroits remarquables est incroyable. Tout est prévu : le cadre, les tables et chaises, un abri bienvenu et même un barbecue prêt à servir… Nous aurons des photos géniales à table devant la mer qui nous montrent affamés avec nos bonnets et cirés de rigueur ! 


Très rapidement nous rentrerons dans cette forêt quasiment tropicale avec une végétation luxuriante (que d’eau, que d’eau), l’approche de nos premiers cratères, la visite de notre premier phare avec une officier en tenue magnifique qui aura la grâce de nous faire une visite privée, notre première prise de conscience de la pêche à la baleine par ces habitants pauvres.

 


Quatre jours magiques. Notre séjour commence bien mais nous allons reprendre la mer pour essayer de visiter un maximum d’îles. Pour la petite histoire, il faut savoir qu’une majorité de navigateurs ne visite guère  plus de deux îles, soit disant parce que les ports sont petits et bondés. Notre périple nous prouvera bien le contraire.  

Sao Miguel  

A 57 milles plus loin, gros changement de décor. Grande marina avec tous les avantages et inconvénients de la civilisation retrouvée. Première constatation : l’hiver doit être sévère au vu des protections de coques avec des tailles XXL que les voiliers arborent encore en ce début mai. Accueil sympa à la capitainerie malgré l’obligation de changer de place, pas mal de bruit et location de voiture à un prix de touriste. Heureusement cette île est très belle.

Les visites des cratères, des musées de la pêche à la baleine, les balades dans ces laves aux différentes couleurs et la dégustation du fameux bacalao dans des restaurants à cuisine familiale généreuse sont un must. Mais sans réservation point de salut. Nous y serons heureux pendant sept jours.   

Horta la belle  

157 milles en 25 heures. Le dévent du plus gros volcan de l’île  Pico me jouera des tours. Les quatre Pogo arriveront  en ordre décalé dans cette marina qui s’avèrera blindée.

 


Facile à comprendre : les autochtones ont leurs places à  l’année et l’annonce d’un coup de vent n’arrange pas les choses. Trop de voiliers pour peu de places aux pontons. 48h avant cette dépression, Boomerang 2 et X-RAY feront comme tout le monde : au mouillage ! Après c’est le royaume de la débrouille et la foire d’empoigne à la capitainerie. Il faut faire preuve de beaucoup, beaucoup de diplomatie. Quelques délicieux gâteaux bretons prélevés sur le gros stock du bord y pourvoiront … Bruno suggère de prendre une place ponton pour huit jours. Après de nombreux palabres entre les deux responsables de la capitainerie, sa demande est acceptée ; ce qui est pour le moins miraculeux. Le ver est dans le fruit ! Du coup X-RAY aura aussi le droit, après encore plus de palabres encore moins compréhensibles, d’être à couple d’un voilier en attente de pièces moteur. Le rêve pour ne pas dormir que d’un œil à l’ancre dans l’avant port et ce d’autant plus qu’un nombre de plus en plus important de voiliers viendront se mettre à l’abri et que bien sûr l’espace entre  chaque bateau se rétrécira au fur et à mesure….  

Parler d’Horta sans parler du Café du Port et de son propriétaire actuel Peter, internationalement connu par tous les transateux  serait une faute de goût. Grâce à Bruno, nous aurons droit à une visite privée au premier étage de son musée fabuleux de scrimshaws (dents de cachalot gravées) et autres souvenirs de pêche à la baleine. 

 

José de la troisième génération de propriétaires qui ne s’est jamais appelé Peter, pas plus que les deux autres (mais c’est une autre histoire fabuleuse), non seulement nous parlera longuement de sa famille, nous offrira un pavillon de son fameux Café en échange d’un guidon de l’AIP mais nous conseillera également de louer un catamaran pour aller voir de près les baleines. Le rêve. Moment magique de découverte pour bon nombre d’entre nous. 

 


Nous visiterons longuement cette île en compagnie des autres équipages de Léthé et de l’Aventure qui nous ont rejoints.  

Il nous a paru compliqué d’aller sur l’île de Pico juste en face de nous avec nos voiliers faute de port adapté. Le meilleur moment pour voir ce très haut volcan était souvent au lever du jour car très rapidement il disparaissait sous les nuages. Nous avons préféré prendre par deux fois le ferry et demander les services d’une  taxiwoman  qui avait l’avantage de nous faire visiter les plus beaux endroits puis de nous déposer pour faire nos balades habituelles. Cela grimpe bien également dans cette île là. Il faut désormais s’inscrire pour grimper au sommet car le départ est prévu vers cinq heures du matin de nuit avec un guide obligatoire pour ne pas se perdre seul dans le brouillard.  

Musée remarquable au N d’Horta créé par le prince de Monaco, très didactique avec beaucoup d’explications sur les récentes irruptions, musées sur les deux îles sur la pêche à la baleine qui s’est arrêtée vers les années 1970 après l’invention de l’huile synthétique. Cette pêche est arrivée aux Acores avec la venue de bateaux de pêche américains qui augmentaient leur terrain de prospection. Très rapidement cette pêche concernera exclusivement les cachalots car contrairement aux baleines, ils ne coulent pas par grands fonds  en cas de mort.  

Nous resterons dix huit jours à visiter ces deux îles. Pour ma part, j’avais émis le souhait de visiter également l’île la plus à l’ouest du nom de Florès. 

Florès  

Dilemme : cette île en principe à l’abri des ouragans a eu la visite inopinée d’une queue d’ouragan il y a cinq ans qui a littéralement ravagé la marina toute neuve…Tous les guides indiquaient la beauté de Florès avec encore plus de fleurs que sur les autres. Ce fut donc avec un petit avion et grâce à un guide passionné de nature et d’ornithologie que je découvrirais sa beauté cachée. Plusieurs années après, les restes des pontons sont toujours entassés à côté du quai. Une dizaine de voiliers téméraires avec de gros pneus en guise de défense sont contre le quai rugueux et surprise : la moitié était des bretons ! 

Sao Jorge  

Partis en désordre, en faisant ou non le tour de Pico, après 55 milles, nous arriverons tous les quatre  dans cette marina pour le moins surprenante. J’arriverais un peu après tout le monde et trouverais une place dans le fond de cette marina après un appontage mal négocié. Zut! Tous mes amis  viennent m’accueillir en me disant : tu vas voir la nuit, c’est Verdun …  Nous sommes entourés de hautes falaises et je ne vois pas franchement d’emblée le problème. Effectivement ce port est très bien protégé mais il est squatté par des centaines de puffins qui a la nuit tombée quittent leurs nids et sortent pêcher en faisant un bruit incroyable : boules Quiès de rigueur ! Petite visite de l’île,

 


restaus le soir et avitaillement en produits frais. Il faut déjà anticiper le retour. Les prévisions météos ne sont pas folichonnes : soit trop de vent soit un énorme anticyclone nous barre complètement le retour vers la France. Chacun cogite et suppute. Des changements d’équipage prévus par avion sur l’île de Terceira imposent de toute façon aux trois autres bateaux d’y aller, de réserver leur place au préalable et de voir venir.  

Pour ma part, après plusieurs routages qui se contredisent, je prendrais la décision de partir en même temps que mes amis mais en contournant Sao Jorge par l’ouest contrairement à eux.  

La remontée vers la Bretagne  

Appareillage de bon matin le mercredi 21 juin pour les quatre Pogo. Cela fait tout drôle de nous séparer et encore plus de voir la trace des copains sur l’AIS qui font l’autre tour de Sao Jorge.  

Vers 9h le vent se renforce effectivement à 25 29 n de W SW. D’abord au près pour passer la pointe de l’île puis plus abattu ensuite. A 14 h deux ris trinquette pour déjeuner. Je fais une route très nord à la limite de la dépression en laissant très à droite cet énorme anticyclone en bleu clair. La nuit sous deux ris trinquette est une bonne remise en condition. Réveil toutes les 20 minutes, recherche d’autres bateaux sur l’écran, tour d’horizon, réglage des voiles : le train-train. Première journée correcte avec 158 nautiques parcourus.   

Deuxième journée avec moins de vent entre 16 et 21 n. Comme le coup de vent annoncé n’arrive pas encore, envoi du gennaker. Nous filons entre 7 n et 7,6 n ce qui est parfait. Le vent rentrera dans la nuit à 27n. Petit ennui technique : lors d’un empannage à six heures du matin l’écoute de GV que je tiens debout se bloque dans le taquet central. Pas bon du tout, manque de concentration. Au petit jour je constaterais que ma GV à corne fait grise mine. Après un bon petit déjeuner, et après avoir bien cogité, j’affale ma voile. Résultat : le chariot de tête s’est extrudé sous le choc et je n’en ai pas d’autre. Celui-ci est différent des autres et n’a pas une tige vissante allant dans l’emplacement des lattes. Mac Gyver arrive à la rescousse en faisant un brélage en dyneema avec plusieurs petits coulisseaux blancs que j’avais d’avance. Hissage avec beaucoup, beaucoup de douceur. Cela a l’air de tenir et je garde un ris pour la suite. Si cela peut tenir plusieurs jours ce serait parfait.  

Les deux jours suivants le vent restera fort de 18 à 32 n. Quatrième jour à 198 milles. Cela fait bizarre de remonter plein nord très à l’ouest de la France. Recroise un voilier que j’avais vu hier avec son spi rouge. Va sans doute en Ecosse ou en Angleterre. Toujours impossible de tourner à droite vers la Bretagne car cette bande sans vent est énorme.  

Le 6ème jour enfin je suis en face de Penmarc’h mais à 656 milles !!!! c’est loin, mais loin… Effectivement cela me paraitra très long.  Je couperai la route des cargos le huitième jour à minuit. Pas l’idéal mais cela se passe bien malgré la crainte d’un front froid.  

Le huitième jour sera très tonique à la hauteur de Penmarc’h. Non seulement plusieurs cargos dans le viseur mais surtout un nombre impressionnant de pêcheurs malgré un bon coup de vent et quand même 33n de vent. Quel courage. Je suis au largue deux ris trinquette, la mer n’est pas très forte mais l’intervalle des vagues est court. J’ai beau mettre à fond les nouveaux réglages forts NKE rien n’y fait. X-RAY part au lof. Je tente une alternative en mettant un troisième ris et là miracle, le bateau va comme sur un rail. Je passe vite Groix et vise Quiberon car j’ai pris rendez-vous avec mon voilier le lendemain à la trinité. Arrivé au Pouilloux à la pointe de Quiberon, le vent s’écroule mais je n’enlèverai pas mes ris. Je savoure ces dernières heures en virant par la passe du Conguel. J’arriverais à 2h30 à Port Haliguen tout en douceur le jeudi 28 juin. Ma première action sera de sortir mes deux poubelles odorantes de la trappe arrière et de faire avec un plaisir non dissimulé les 500m qui me séparent des containers. Chacun a le plaisir qu’il veut mais je tangue ! Je suis absolument seul debout à cette heure-là mais heureux. Retour en 8 jours et 17 heures. 1426 milles. Trajet total de 3067 milles. Et surtout trois jours et demi pour revenir des 650 milles à l’ouest de Penmarc’h. 

 

Epilogue  

Anne et Bruno récupéreront un équipier et partiront deux jours après moi sur la même route. Ils auront deux jours difficiles au près avant de faire route vers saint Malo en passant par le raz de Sein avec un temps plus clément.  Henri avec son nouvel équipage rentrera tranquillement vers la Trinité avec sa sérénité habituelle. Patrick prendra l’option de rejoindre l’Espagne avec l’obligation de couper cette zone de molle puis reviendra lui aussi en forme à la Trinité.  

En espérant vous avoir donné l’envie de vous lancer dans cette belle aventure ; franchement là bas c’est superbe. Allez-y ! L’année prochaine nous irons beaucoup  plus Nord, vers la Norvège. Si le cœur vous en dit : il reste encore deux places …                                                     

Bien amicalement   

Xavier  

 

 

Annexes : 

 

https://belle-isle.eu/2017/08/acores-encore/ 

Déclaration de traversée : gris-nez@mrccf.eu 

Iles de l’atlantique les guides de navigation Imray Vagnon 

Le guide vert weekandgo Açores Michelin 

Observer’s Guide to the Oceanic Marine Life of the Acores Gallagher, Portero & Santos 

Azores guide Marinas  

Acores Nature vivante guide touristique en français www.azoresguide.net 

Peter Cafe sport : Jose Henrique Gonçalves Azevedo https://www.petercafesport.com/

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